Immeubles de commerces : la prudence a commandé au premier trimestre

La proportion de 17% du commerce dans l’ensemble des activités d’immobilier d’entreprise en France au premier trimestre est en légère hausse, puisque sur l’ensemble de 2017, la part des investissements réalisés dans les magasins était de 15%. Mais cette légère remontée ne doit pas cacher la tendance générale : elle est marquée par la prudence des investisseurs à l’égard de cette typologie d’actifs. « Ce secteur est profondément ébranlé par l’évolution des modes de consommation et les exigences de rentabilité des enseignes », explique Antoine Grignon, directeur du département commerces chez Knight Frank, qui publie ces chiffres.  

Face à cette aversion au risque, la prime est donnée aux valeurs sûres, et en particulier, aux rues commerçantes. Elles ont drainé 312 millions d’euros qui sont allés sur des actifs de pied d’immeuble, représentant 47% de l’ensemble des montants engagés sur le marché français des commerces. Parmi les transactions les plus significatives, notons l’acquisition par un investisseur privé de l’immeuble abritant le magasin « & Other Stories » du 277 rue Saint-Honoré. Il y a eu aussi l’achat par BMO REP de la boutique « Ermenegildo Zegna » du 50 rue du Faubourg Saint-Honoré ou encore la cession par Vastned du 45-55 rue Saint-Jean, artère n°1 de Nancy, qui abrite notamment un « H&M ».

Toujours au nom de la prudence, le segment des centres commerciaux a marqué une pause, de même que celui des parcs d’activités commerciales (PAC), qui était nettement monté en puissance ces dernières années.

Cette tendance lourde impacte bien sûr les SCPI investies dans ce secteur. Mais pour elles, comme l’explique Jean-Marie Souclier, président de Sogenial Immobilier, bien présent dans ce secteur, l’avenir réside surtout dans les entrepôts de taille moyenne. C’est-à-dire ceux qui assurent la logistique du dernier kilomètre pour les particuliers qui ont effectué leurs achats sur le net.