Le marché des fonds immobiliers non cotés atteint désormais un encours respectable de 70,3 milliards €, dont 54,3 milliards € pour les seules SCPI d’immobilier d’entreprise qui regroupent plus de 90 véhicules, et 16 milliards € pour les 18 OPCI « grand public » répertoriés. Cela représente une hausse de 14% en un an pour les SCPI et de 18,4% pour les OPCI.
Avec 2,08 milliards € de collecte au 1er trimestre 2019, les SCPI d’immobilier d’entreprise s’approchent du record de collecte du 1er trimestre 2017 (2,4 milliards €), c’est presque 1 milliard € de plus qu’au 1er trimestre 2018 !
Les épargnants ont donc massivement plébiscité ce produit d’épargne depuis le début de l’année, une conjonction de facteurs favorables les ayant incités à investir sur ce marché. En effet, il faut se rappeler que l’année 2018 a été très mauvaise pour les marchés boursiers avec une performance du CAC40 de -11%. De nombreux investisseurs ont donc été échaudés et ont arbitré leurs placements en faveur de l’immobilier.
Un autre phénomène a très certainement joué en ce début d’année : le ralentissement économique mondial enregistré depuis le deuxième semestre 2018 a eu pour principale conséquence une forte baisse des taux d’intérêt, et surtout un éloignement des perspectives de hausses, en particulier en Europe. Pour se donner une idée, le taux à 10 ans de l’emprunt d’Etat français a été divisé par 4 en l’espace de 6 mois, passant de 0,80% à 0,20%. En Allemagne, ce taux est même devenu légèrement négatif ! Avec un rendement courant annualisé de 4,50% au 1er trimestre, en légère hausse par rapport au 4,35% de 2018, les SCPI font donc figure de placement refuge. Si l’on ajoute les revalorisations de prix de parts, de 1,1% en moyenne au 1er trimestre d’après l’ASPIM, le rendement global des SCPI atteint 5,6% sur cette période.