Résultat des courses : sur plus de 96 milliards € d’actifs immobiliers français analysés par M. Le Trung, soit l’équivalent de plus de la moitié de l’indice MSCI France Property en valorisation fin 2019, la performance globale moyenne ressort à +0,5% sur le premier semestre 2020, sur la base des expertises auditées des actifs à fin juin 2020. Un chiffre plutôt rassurant, et à des années lumières du track record boursier chahuté de ces sociétés. Dans le détail, ce sont les bureaux et les actifs logistiques qui tirent le mieux leur épingle du jeu, avec respectivement +2,2% et +2,5% sur la période. Sur les bureaux, Paris intra-muros reste très prisé et affiche des expertises qui évoluent peu, à l’image des rares transactions ayant eu lieu pendant le confinement à des niveaux de prix très soutenus. M. Le Trung signale néanmoins que « l’on peut noter un coup d’arrêt sur ces actifs par rapport aux performances 2019 », ce qui n’est pas une surprise au vu de la profondeur de la récession économique traversée depuis quelques mois. D’autres classes d’actifs immobilières souffrent plus, comme le commerce qui affiche une performance globale de -1,9%, liée au recul des expertises qui chutent de 3,5% sur la période. Mais sur ce secteur, la dispersion est énorme, les variations d’expertises allant de -9,4% pour les moins bien lotis à +8,1% pour les actifs les plus résilients. « On note une meilleure résistance des commerces de pied d’immeubles que des centres commerciaux. En périphérie, seuls les retail parks semblent résister » selon ViewS+S Consulting.
Au-delà de cet état des lieux de bon aloi à la fin du 1er semestre 2020, des questions demeurent bien entendu sur les perspectives de fin d’année, au vu d’une éventuelle seconde vague de Covid-19 qui pourrait démarrer à l’automne. Sur le secteur des bureaux, les questions du télétravail et de la hausse du chômage créent également une incertitude spécifique quant à l’évolution du marché. « Dès mars 2021, quand les premières expertises annuelles pour la totalité de l’année 2020 seront publiées par le secteur immobilier coté, nous serons en mesure de savoir si l’immobilier d’investissement marque une pause, connaît une légère inflexion, ou débute un réel renversement de tendance augurant des baisses de prix généralisées », analyse Philippe Le Trung.