Malgré les nombreuses incertitudes politiques (échéances électorales), économiques (impact du Brexit) ou celles encore concernant une évolution haussière des taux, les marchés ont paradoxalement bien réagi. Une preuve ? L’ indice Vix (Volatility Index) surnommé aussi l’indice de la peur a atteint ses plus bas niveaux… depuis 24 ans !. De quoi nourrir l’idée que « les marchés anticipent une reprise économique, timide mais certaine, en zone euro ».
Sur le marché de l’immobilier d’entreprise francilien, ImmoStat note un volume d'investissement de 5mds €, (-27% par rapport au 1er semestre 2016). Un montant qui se situe cependant, dans la moyenne basse des 1ers semestres depuis 2011 et qui est « sans doute le résultat d'un attentisme des investisseurs devant l'environnement politique et de taux » .
Reste que ce ralentissement n’est pas encore dans les taux de capitalisation, qui se sont stabilisés, pour les actifs prime, à 3,00%. Quant aux valeurs métriques des bureaux franciliens, elles n’ont pas cessé de grimper depuis 2009, (6224 € au 30 juin 2017 vs 4 588 € au "plus bas" de septembre 2009) avec notamment une forte croissance du segment "Paris Centre Ouest" (12 889 € en moyenne).
Sur le front du marché locatif, l’embellie se confirme. La demande placée atteint 1,16 millions de m² en Ile-de-France, alors qu'historiquement, les années électorales sont souvent marquées par « un ralentissement des décisions locatives des grands utilisateurs » souligne Daniel While, directeur du développement de Primonial Reim. Pour le spécialiste « la barre symbolique des 2 millions de m² annuels devrait donc être franchie ». Mieux, il estime cette reprise d'autant plus saine qu'elle s'accompagne de loyers stables et de mesures d’accompagnement en légère inflexion. A Paris, il constate une pénurie de l'offre avec une vacance physique de 3% tandis qu’il s'élève en Ile-de-France à 6,7% en moyenne, « ce qui reste faible ».
La conclusion de Daniel While ? S’il convient d’être vigilant sur les prix des bureaux prime, le marché de l’immobilier d’investissement apparaît plutôt sain dans ses fondamentaux … mais il ne faut pas oublier que « le marché est aussi suspendu aux perspectives de taux qui, aujourd’hui, sont ambivalentes ».